Le Moguermeur

      En 1467, le Moguermeur devait appartenir à la famille Cogniou qui avait pour armes deux lévriers pasants et qui paraît avoir changé son nom contre celui de ce manoir.

      Le dernier Dumoguermeur qui était notaire, avait épousé Marie de Lesivy, fille de René, seigneur de Lesivy et de Kerelleut (Kerlot) et de Marguerite de Pontplancoet. Il mourut sans hoir avant 1536 et, quelques années plus tard, le manoir du Moguermeur avec son moulin et ses domaines de Penguilly et de Hentmeur devint la propriété de Jacques Pencoet, sieur de Kerdanet.

      Cette terre dans la suite passa par alliance aux Gourcuff. Elle fut donnée en partage à Gilette Gourcuff qui épousa en 1611 Jacques Madien, ancien compagnon de la Fontenelle et l'un des derniers defenseurs du fort de l'Ile Tristan (1).       Sébastien Madien issu de cette union, prenait dans les actes le titre d'écuyer. Il produisit à la réformation de 1670 et fut débouté ainsi que son frère puîné, Guillaume Madien sieur de Keramoal. Décédé en 1676, il eut pour enfant :
      Vincent Madien qui, pendant près de trente ans, tint la cure de Pouldergat ; Marguerite Madien mariée avant 1669 à Jean de Kergariou, sieur des Fossés, et Guy Madien, sieur du Moguermeur, qui mourut en 1677, laissant de son mariage avec Marie Bridou (2) plusieurs enfants.
      L'aîné, Jean Madien, décédé en 1726, avait pour femme Magdeleine Bennery. Il fut père de Jacques Madien qui épousa en 1727 sa parente Anne de Kersauzon (3), fille de feu Vincent-Tanguy de Kersauzon-Penalen et de Marguerite Madien .

      Le Manoir du Moguermeur occupe la partie sud-est d'une enceinte fortifiée (n° 101 du cadastre, Sect E), d'origine probablement romaine, qu'entourait la grande muraille qui a donné son nom à cette endroit. La maison d'habitation dont la porte est surmontée d'un écusson fruste et qui paraît dater du XVIIème siècle, ne comprend au rez-de-chaussée qu'une salle, à droite de l'entrée, avec escalier et cuisine en appentis. Elle est précédée d'une cour dont les portes cochères en plein cintre s'ouvrent, l'une à l'est, sur l'arrivée du manoir et ,l'autre au midi sur une rabine conduisant à Penguilly.



(1) En 1600, lors de la capitulation du fort, Jacques de Lestel sr de la Boulle, Lieutenant de La Fontenelle, obtint des lettres d'abolition pour Jacques Madien et ses compagnons qui étaient détenus à Rennes et à Nantes. (Bulletin de la Société Arcéologique 1905. L'île Tristan par Bourde de la Rogerie, p. 213 et 345).

(2) Elle était fille de Bridou, greffier du Présidial de Quimper en 1630.

(3) Avant la célébration du mariage, les futurs conjoints présentèrent aux invités réunis dans la sacristie de Pouldergat un enfant de trois ans, nommé Jean, qu'ils reconnurent pour leur fils. (Archives du greffe du Tribunal civil de Quimper)


Propriétaires

1426 Jehan Cogniou
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1536 Du Moguermeur - Marie de Lesivy (René - Marguerite de Pontplancoet)
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1546 Jacques de Pencoet, sr de Kerdanet (Henri - Alix de Kerguelenen) - Claude de Lezongar
Acquit en 1546 la terre de Lesivy en Mahalon qu'il revendit ensuite aux Tremillec
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1595 Marie de Pencoet - Jean Gourcuff (Jean - Jacquette de la Coudraye)
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1611 Gillette Gourcuff - Jacques Madien
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1670 Sebastien Madien - Françoise du Vieux-Chastel
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1677 Guy Madien - Marie Bridou
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1726 Jean Madien - Magdeleine Bennery
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1727 Jacques Madien - Anne de Kersauzon (Vincent-Tanguy - Marguerite Madien)