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uerre 39-45 : L'occupation allemande
L’ordre de mobilisation générale survient le samedi 2 septembre 1939.
Le 10 mai 1940, les allemands déclenchent la "guerre-éclair". L'armée française est rapidement mise en déroute et l'armistice est signé le 22 juin 1940 par le maréchal Pétain. Plus de 750 000 réfugiés fuyant devant les allemands trouvent refuge dans l’Ouest de la France dont 160 000 en Finistère. A la mi-juin la Bretagne est envahie par l’armée ennemie qui ne rencontre aucune résistance. Le couvre-feu et l’interdiction de circuler viennent compliquer la vie des bretons. Les fameux Ausweiss sont instaurés. La zone côtière est interdite et la vie de ses habitants se complique. Le rejet de l’occupant devient de plus en plus marquant.
Beaucoup de bretons mobilisés sont faits prisonniers et expédiés dans des camps. A partir du mois d’août le retour des réfugiés chez eux s’amorce.
Les années qui vont suivre vont s’avérer difficiles pour les Français, avec les difficultés de ravitaillement, les pénuries de carburant, les réquisitions, les interdits et toutes sortes de restriction. Certains basculent dans le collaborationnisme. Les alliés bombardent les installations stratégiques pour l’armée allemande. La résistance s’organise, devenant plus active et coordonnée à partir de 1944.
Affiches de propagande du gouvernement de Vichy
Témoignage recueilli dans le livret de vie d’Anna Peuziat épouse Kervarec
"J’avais 18 ans en 1939. Je me souviens que j’avais pleuré quand la cloche de l’église a sonné pour annoncer cette déclaration de guerre. J’avais peur que mon père fût encore mobilisé, lui qui avait fait la guerre 14. Mais non, c’étaient les plus jeunes que lui qui partirent…
C’était toujours la guerre. Les Allemands étaient là, un peu partout.
Il n’y avait pas grand-chose à manger. Le pain était gris, à peine mangeable. J’allais à pied dans les moulins demander un peu de farine. Quelquefois il fallait presque supplier. J’allais à Tromelin et Moulin Com, route de Landudec et avec cette farine de blé noir et froment, je faisais des crêpes… Comme il n’y avait pas de café (l’orge le remplaçait), le matin, mon père mangeait de la soupe aux crêpes. C’était vraiment bon comparé au reste.
Quelle triste période ! Cette guerre 39-40 nous a beaucoup marqués, les moins jeunes, les jeunes, aucune sortie, aucune distraction, sinon on allait à pied au pardon dans une commune environnante…
Toujours la guerre, ces occupations allemandes… ils étaient au presbytère et là où ils trouvaient des logements vides.
D’ici on apercevait les bombardements sur Brest…
C’était au printemps de 1943. J’allais comme employée de maison cette fois chez des particuliers, Monsieur et Madame …. à Douarnenez. J’y ai passé quelques mois. Là, j’ai goûté au pain blanc et à de la bonne viande (ils avaient des relations et le marché noir existait pendant la guerre)."
Sous l'occupation, restrictions, surveillance
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Affiches du gouvernement de Vichy
Le réseau souterrain côtier alimentant le Mur de l'Atlantique destiné à empêcher tout débarquement des alliés
Ce réseau permettait l'approvisionnement en électricité des points stratégiques bretons et la transmission des informations. De nombreux bunkers (près de 8000) furent construits tout le long de la côte du sud au nord de la France.
Près de Tréguennec, dans le sud Finistère subsiste encore les vestiges de l'usine de concassage de galets fournissant des matériaux destinés en particulier à la construction des blockaus du Mur de l'Atlantique.