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uerre 39-45 : La Résistance
Les résistants de Pouldergat et Pouldavid
ayant un dossier au Service Historique de la Défense (SHD) de Vincennes
Pouldergat
Noms | Date N | Parents | Lieux dits | Dossier | Grpe Résist |
BOURDON Jean Marie |
16/04/25 | Jean Yves/BOURDON Me Catherine | Bourg | GR 16 P 81571 | FFI |
BRANJOU Jean Yves Me |
01/04/21 | Jean Me/GOURLAY Alexandrine | Bourg | GR 16 P 87858 | FFI |
FERTIL Jean Louis Corentin |
15/01/23 | Ctin J. Louis/BARIOU Jeanne Mgte | Moguermeur | GR 16 P 222649 | FFI |
CELTON Hervé |
03/01/10 | René Me/PÉTON Marie Anne | Bodonap | GR 16 P 114738 | FFI |
KERVAREC Hervé Alexandre |
24/02/14 | Hervé Joseph/LE BERRE Me Anne | Bourg | GR16 P 318980 | FFI |
LE BOT René Pierre Marie |
15/06/22 | René Me/DARCHEN Me Catherine | Pratanirou | GR 16P 347219 | FFI |
LE COZ Henri Corentin (1) |
30/04/26 | Corentin Me/ LE GOFF Jeanne | Bourg | GR 16P 351246 | FFI |
LE COZ Jean Corentin Me |
03/12/20 | Corentin Me/LE GOFF Jeanne | Bourg | GR 16 P 351259 | FFL |
LE GALL Louis |
12/09/06 | Guillaume/BRÉLIVET Catherine | Pouldergat | GR 16 P 354845 | FFI |
RAPHALEN Jean Hervé Me |
05/11/22 | Hervé Jean Y/COSMAO Me Anne L | Kerhomen | GR 16P 499823 | FFL |
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Pouldavid
Noms | Date N | Parents | Lieux dits | Dossier | Grpe Résist |
ANSQUER Bernard Me |
30/01/19 | Honoré/CHAPALAIN Barbe Me Jos | GR 16 P 14533 | FFC, DIR | |
GRIFFON Louis Jean(2) |
24/06/23 | Math Pierre/Olive Hélène MARZIN | r Du Couédic | GR 16 P 270556 | FFI |
GUELLEC Jean Fçois Eugène |
04/11/20 | François Jacques/LE PORS Anne Y | 29 r Du Couédic | GR 16 P 274007 | FFI |
GUELLEC Hervé Jean |
09/02/11 | Alain Me/LE GALL Marie Catherine | GR 16 P 274005 | FFI | |
GUILLOU François Ctin |
18/08/18 | Séverin Armand/LE BRUN Thérèse J | 22 r Laënnec | GR 16 P 279713 | FFI DIR |
LE GOUILL René Louis Me (3) |
12/03/21 | René Me/LE GUELLEC Marianne | r Du Couédic | GR 16 P 356197 | FFI DIR |
LE GUELLEC François Eugène |
04/11/20 | François Jacq/LE PORS Anne Yvonne | GR 16 P 274007 | FFI | |
LUCAS Eugène Pierre |
13/02/09 | Eugène/GONIDEC Jeanne Catherine | GR 16 P 379446 | FFI | |
MOALIC Pierre François Me |
05/05/09 | Pierre Me/LE GUELLEC Marguerite | GR 16 P 421898 | FFI | |
MOREAU Jean Yves Me |
10/10/10 | Joseph/DOUY Marie Anne | GR 16 P 429533 | FFI DIR | |
YOUINOU Jean Yves Me |
07/05/20 | Jean Guillaume/RENÉVOT Anne Me | Kersunou | GR 16 P 605479 | FFI |
(2) Marié le 7/08/1946 à Pouldavid avec Claudine Marguerite Eugénie KERIVEL. Décédé le 25/12/1963 à DZ.
(3) Marié le 8/04/1947 à Douarnenez avec Marie Thérèse LUCAS. Décédé le 01/01/2001 à DZ.
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Les FFI de Pouldergat - Photo du 29 septembre 1944
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Résistants de Pouldavid
Jean Yves Moreau, résistant de Pouldavid
Né le 10 octobre 1910 à Pouldavid, Jean Moreau est coiffeur. Mobilisé en septembre 1939, il rejoint son régiment sur la frontière de l'Est.
Evadé récidiviste : Il est fait prisonnier lors de la percée éclair des blindés allemands. Transféré ensuite au Stalag IV G à Oschatz puis au Stalag IV B à Mulhberg, Jean Moreau n'accepte pas cette situation et s'évade. Une première fois. Repris, il est reconduit au Stalag et tente une seconde évasion. Les Allemands placent le récidiviste dans le camp de représailles de Rawa-Ruska. «Un camp terrible», raconte son neveu Denis. Huit mois plus tard et après avoir perdu 20 kg, Jean Moreau tente une troisième évasion : la bonne. Il parvient, le 16 mai 1943 à Paris, après avoir traversé l'Allemagne, la Hollande et la Belgique.
Les premiers groupes FTP :
«Dans sa nouvelle vie clandestine, relate sa famille, il crée les premiers groupes STP de son secteur, mettant sur pieds des groupes à Quimper, Châteaulin et Morlaix. Rapidement et après avoir échappé de justesse à plusieurs rafles, - dont celle de Rosporden -, Jean Moreau étend son emprise sur toute la Bretagne et s'installe à Rennes».
En Normandie : Début avril 1944, Jean Moreau devient Chef du Troisième Bureau pour le secteur M1 (Manche, Calvados, Eure). Le 16 mai 1944, il rejoint d'autres responsables de la Résistance à une réunion à Argentan. Le lendemain matin, «journée noire», il se fait cueillir par la Gestapo. Finalement, les Allemands le conduisent au Mans. Il y tente une nouvelle évasion. Trop épuisé, il est repris, ramené au siège de la Gestapo et torturé. Le 9 août 1944, il est abattu par les agents français de la Gestapo d'Alençon. Non sans avoir, ultime défi, brisé le manche de la pelle avec laquelle on lui demandait de creuser sa tombe. Le commandant Jean Moreau, chef du Troisième bureau de l'Etat Major FFI de la région M1 est mort à l'âge de 33 ans.
Funérailles de Jean-Yves Moreau, à Pouldavid.
Lire le dossier Jean-Yves Moreau ...
Les Frères Le Gac et la résistance à Bannalec
Au matin du jeudi 6 avril 1944 les soldats allemands déposent au cimetière de Pouldergat les corps de deux jeunes résistants qu’ils viennent de fusiller la veille, les Frères Le Gac (20 et 24 ans) de Bannalec.
Voici leur histoire et celle de la résistance à Bannalec :
Le dépôt de munitions de Kerlagadic en Bannalec
En juin 1940 les troupes allemandes occupent le port de Lorient afin d’y établir la future base sous-marine de l’Atlantique. Différents dépôts de munitions sont implantés dans la campagne environnante dont un espace de 30 ha à Kerlagadic en Bannalec au printemps 1942, ces munitions transitaient par la gare située à 2 km.
La résistance s’organise à partir de 1942, plusieurs jeunes de la région y participent. Originaire de Lorient, Pierre PENDELIO, mécanicien de métier, demeurait à Bannalec chez sa mère qui vivait seule. Membre du Front national depuis le mois d’août 1943, il faisait partie de la compagnie des Forces françaises de l’intérieur (FFI) de Bannalec qui sabota une ligne téléphonique passant dans cette commune. En novembre, il participe à l’attaque du train de Bannalec, il sera arrêté puis fusillé.
L'attaque du train de munitions en gare de Bannalec le 11 novembre 1943
" Les jeunes Résistants ont prévu d'enflammer un wagon de paille avec de l'essence et d'incendier ensuite un train de munitions arrivé dans la journée et gardé par des sentinelles. Au cours de la nuit du 10 novembre, 7 résistants se retrouvent à la gare pour ce coup d'éclat. La chute d'un bidon métallique réveille l'attention des gardes qui tirent sur le commando. Pierre Pendélio reçoit une balle dans le fémur et est capturé par l'ennemi qui le transfère rapidement rue de Saint-Thurien, à l'école primaire actuelle, où il subit de nombreuses tortures de la part de la police militaire secrète afin de lui faire avouer le nom de ses complices. Les Allemands réussissent à retrouver la trace des frères Le Gac et de Michel Yvonnou.
Nos quatre prisonniers sont déplacés à la prison Saint-Charles de Quimper Kerfeunteun par camion et incarcérés dans des cellules surpeuplées et insalubres. "
Extrait du journal Ouest-France du 29/09/2013 :
Eugène CADIC et Eugène LOREC, tous deux de Bannalec, également réussissent à échapper aux arrestations et prennent le maquis. Ils seront capturés le 9 janvier 1944 à Gourin. Condamnés à mort ils seront fusillés le 21 avril 1944 à Poulguen en Penmarc’h avec 33 autres résistants de la prison Saint Charles.
La condamnation à mort, l'émoi dans la région
Le 28 mars 1944 le Tribunal Militaire de la Feldkommandantur FK 752 de Quimper condamne à mort les frères LE GAC, Michel YVONNOU et Pierre PENDELIO pour sabotage.
Dès la publication de la sentence de mort les réseaux d’influence s’activent pour obtenir une commutation de peine.
Le préfet du Finistère écrit au Colonel Commandant de la Feldkommandantur 752 de Quimper, sollicitant une révision de la sentence. La lettre est accompagnée d'une pétition des notabilités de Bannalec et une lettre de l'évêque de Quimper et de Léon, Mgr Duparc.
Le Préfet du Finistère fait également une requête auprès du gouvernement, le 31 mars 1944 :
LE PREFET DU FINISTERE
à MONSIEUR L'AMBASSADEUR DE FRANCE
SECRETAIRE D'ETAT DELEGUE GENERAL DU GOUVERNEMENT
dans les Territoires Occupés
Place Beauvau - PARIS
Objet : Condamnation à mort de quatre jeunes gens de Bannalec
Refer : Ma communication téléphonique de ce jour
" Comme suite à ma communication téléphonique de ce jour, j'ai l'honneur de vous confirmer que quatre jeunes gens de Bannalec ont été condamnés à mort, le 28 Mars courant, par le Tribunal Militaire de la Keldkommandatur de Quimper, pour avoir sectionné la ligne téléphonique longeant le voie ferrée de Bannalec.
Il s'agit de M.M. :
dont vous trouverez ci-joint, les fiches de renseignements.
Je vous indique, ci-dessous, les circonstances dans lesquelles les intéressés ont commis cet acte de sabotage:
Dans la nuit du 10 au 11 Novembre 1943, cette ligne téléphonique était gardée par plusieurs requis de Bannalec, considérés par ces jeunes gens comme collaborateurs. Dans le but de jouer un mauvais tour, les intéressés décidèrent de la couper en deux endroits différents. Vers 21 Heures 30, ils sectionnèrent les fils à l'aide de pinces.
Le nommé PENDELIO fut surpris par une sentinelle allemande en gare de BANNALEC et arrêté après avoir été blessé d'un coup de fusil. Dès le lendemain, la Feldgendarmerie procédait à l'arrestation de tous les complices.
La nouvelle de la condamnation à mort de ces jeunes gens a produit une très grande émotion dans la région de Bannalec où ils sont honorablement connus. Aussi, je vous serais obligé de vouloir bien user de votre haute et bienveillante autorité pour essayer d'obtenir leur recours en grâce.
Une suite favorable donnée à cette requête faciliterait énormément ma lourde tâche dans un département où les esprits sont très excités, tandis que l'exécution de la sentence ne peut qu'être nuisible aux rapports de l'Armée d'occupation avec la population.
Je vous adresse, ci-joint, une pétition des personnalités de la commune de Bannalec, ainsi qu'une lettre de son Excellence, Mgr DUPARC, Evêque de Quimper et de Léon, qui sollicitent également que le cas de ces jeunes gens soit revisé et que la commutation de la peine de mort intervienne. Le dossier concernant cette affaire, transmis par la Feldkommandantur de Quimper au Militarbefehlshaber à Paris, porte les indications suivantes : st L II 135 / 44. LE PREFET Signé: Pierre MONZAT."
Le 5 avril 1944,
Les frères LE GAC, Pierre PENDELIO et Michel Yvonnou sont sortis de prison, ils chantent « La Marseillaise » et crient « VIVE DE GAULLE, LE JOUR DE LA DELIVRANCE VIENDRA ! ».
Les prisonniers qui se trouvaient dans l’aile non occupée par les troupes d’occupation, ont également chanté « La Marseillaise ». Dans le courant de l’après-midi, ils sont fusillés.
Lettre de la Feldkommandantur 752 au Préfet de Quimper datant du 6 avril 1944
" Vous êtes informés que les ressortissants français dont les noms suivent, précédemment détenus à la prison militaire allemande à Quimper, ont été condamnés à mort par jugement exécutoire du Tribunal Militaire.
Le jugement a été mis en exécution le 5 avril 1944.
Les lieux d’inhumation sont les suivants :
PENDELIO et YVONNOU à PEUMEURIT aux emplacements respectifs ci-après :
PENDELIO rangée Est, dernière tombe à gauche, YVONNOU, rangée Est, dernière tombe à droite, en face de la tombe de Pierre HENAFF.
Les frères Jean et Louis LE GAC à POULDERGAT, à savoir, Jean LE GAC, au Nord de l’église, 1ère rangée, 10ème tombe, à gauche de celle de René HELIAS, Louis LE GAC, même emplacement, 11ème tombe. "
Signé : KIESNER
Jusqu’à leur transfert à Bannalec, début septembre 1944, les tombes des frères LE GAC ont été régulièrement fleuries par des habitants de Pouldergat.
Fin août la zone est libérée. Jean Le Guellec, Maire de Pouldergat, autorise le transfert des corps à Bannalec. Le 1er septembre le Maire de Bannalec signe le permis d’inhumer. Les obsèques ont lieu quelques jours plus tard dans leurs communes d’origine. Les obsèques de Pierre PENDELIO, Eugène CADIC et Eugène LOREC ont lieu le dimanche 3 septembre à Bannalec, ceux de Michel YVONNOU le lendemain à Rosporden.
Le 10 janvier 1945, le Capitaine Louis LAVAT , atteste de l’appartenance des frères LE GAC au premier groupe de Résistance constitué à Bannalec en Juillet 1943.
Le 26 mars 1945, Jean-Marie LE GAC demande la reconnaissance « Mort pour la France » pour ses deux fils.
Une réponse favorable lui est donnée le 24 avril par le Secrétariat des Anciens Combattants, ils sont reconnus « soldats des Forces Françaises de l’Intérieur, morts pour la France ».